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27 janvier 2011 4 27 /01 /janvier /2011 17:25

DE LA FRANCE A L’ AMERIQUE

famille stgoEn 1848 naît en Irlande à Dublin, Augustus fils de Mary McGuiness une irlandaise et de Bernard Saint-Gaudens. Celui-ci transite en Irlande depuis sa France natale vers les Amériques. C’est un trajet maritime bien moins onéreux que nombres d’émigrés européens empruntent en direction de New-York dans les grandes années d’émigration autour de 1850.

 

Le couple parvient à destination alors qu’Augustus a 6 mois. Son père, qui avait été cordonnier à Aspet dans les Pyrénées françaises comme l’étaient avant lui son propre père et son grand-père, s’installe comme tel à New-York. Il y connait un certain succès, fabriquant des chaussures françaises qui deviennent à la mode.

 

Augustus est scolarisé à New-York. Il manifeste très tôt du talent. Il devient alors apprenti puis ouvrier chez un tailleur de camées renommé. Le soir, il suit des cours de dessin et de modelage à la Cooper Union School, puis à la National Academy of Design.

 

DE L’AMERIQUE A PARIS

En 1887 à 19 ans, Augustus Saint-Gaudens se rend à Paris pour étudier à l’Ecole des Beaux-Arts. Il puise là l’inspiration de son art, très influencé par la Renaissance française et  italienne. Il s’inspire de Donatello, Michel-Ange, et de contemporains tels que Paul Dubois et François Rude. Il parvient à éviter l’académisme « pompier » de l’époque. Il se situe entre l’idéalisme des préraphaélites, la discipline classique de l’école française, et la tradition américaine.

Il écrivait dans ses mémoires (1): « L’imagination doit pouvoir recréer les scènes , les incidents qui nous frappent dans la vie réelle, les condenser, et plus ils seront fidèles à la réalité, plus l’imagination sera à même d’éliminer ce qui nous a paru très beau , ou alors saisissant, ou caractéristique, voire laid » ( voir bibliographie)

 

A ROME

1B Hiawatha, détails

La guerre franco-prussienne obligea le jeune artiste à se rendre à Rome poursuivre son apprentissage. Il se forma tout en s’installant comme artiste indépendant pour gagner sa vie.

 

Il entreprit là sa première œuvre importante : le jeune héros indien HAWATHA.

Cette œuvre fut financée par M.Gibbs, un riche collectionneur. Celui-ci lui présenta un autre collectionneur important : W.M.Evarts. Ce dernier passa plusieurs commandes à Augustus Saint-Gaudens, dont un buste à réaliser aux USA.

 

RETOUR A NEW-YORK

Après 5 ans, Augustus revoit enfin sa famille. Il a mûri, et ses capacités artistiques également.

Evarts dont il réalise le portrait, le présente à des amis de son cercle. Ceux-ci passent nombre de commandes à l’artiste, bustes, statues- copies d’œuvres antiques.

 

Augustus initie son frère cadet Louis et un ami à l’art des camés, dans le projet de revenir à Rome ouvrir une boutique afin de répondre à cette demande très à la mode de l’époque.

Finalement le HAWATHA est vendu à un sénateur, Edwin D. Morgan, ce qui contribue à la renommée d’Augustus.

 

PASSAGE DECISIF A ROME

Augusta HomerEn 1873-74, Augustus retourne à Rome réaliser son projet. Il y retrouve Augusta Homer, une artiste compatriote dont il est amoureux. Il admire chez elle sa détermination, sa forte personnalité, son sens des affaires, autant d’atouts que le jeune homme ne possède pas. Elle étudie la peinture, réalisant des copies de sujets historiques.

 

Ils se marient en 1875 à New-York où Augustus s’installe cette fois.

 

INSTALLATION A NEW-YORK

L’artiste partage un atelier avec un sculpteur David Amstrong, un peintre John Lafarge, et surtout avec un jeune architecte Stanford White. Débute une longue collaboration originale entre le sculpteur et l’architecte. Tous ces jeunes artistes avides d’échanger leurs visions artistiques, participent au mouvement de la renaissance américaine. Augustus Saint-Gaudens en sera une figure phare.

 

L’ACADEMIE DES ARTISTES AMERICAINS

A partir de 1877, ces jeunes talents se réunissent régulièrement formant un cercle d’artistes appelé le Tile Club. Ils confrontent leur différentes approches, vont visiter des œuvres, assistent à des manifestations artistiques. En opposition à la vieillissante Academy of Design de New-York fermée aux esprits novateurs, le cercle décide de fonder les bases de la future Académie des Artistes Américains.

 

SEJOUR A PARIS

Dans l’atelier de Millet à Paris ou bien dans son propre atelier rue Notre-Dame des Champs, Augustus Saint-Gaudens fréquente et rassemble des artistes , tels que Frank Millet, William Brunce, Georges Butler, Henry Bacon et John Singer Sargent.

 

En 1878, Augustus fait partie du jury pour l’Exposition Universelle afin d’évaluer les œuvres des artistes américains qui seront exposées. Les jeunes artistes de la nouvelle Académie des Artistes

stanfor white

Américains remplaçaient ainsi l’ancienne garde. L’affaire fît grand bruit à New-York où dans le même temps était exposé avec succès le retable  d’Augustus Saint-Gaudens à l’Eglise Saint-Thomas.

A Paris, l’artiste réalisa des portraits en bas-relief, pour de riches américains séjournant en France. Lorsque Standford White vint en France, ils partirent pour un long voyage dans le midi de la France. Leur amitié était scellée.

 

MONUMENT A L’AMIRAL FARRAGUT

Augustus obtint la commande d’état pour célébrer la mémoire des soldats de la guerre de Sécession. A cette époque là, l’unité fédérale américaine avait encore besoin d’être renforcée, et ce monument se devait d’y contribuer.

 

5A New York, Madison Square Park,Augustus déclara dans un discours : « J’ai tant de respect et d’admiration pour les héros de la guerre de Sécession, que je considère comme de mon devoir de les honorer avec noblesse et dignité comme il convient à leurs grands états de service. » La collaboration avec S. White pour le socle et l’emplacement de la statue marqua un tournant aux USA pour l’édification des grands monuments. Le socle faisait partie de l’œuvre en présentant des figures sculptées Courage et Loyauté, créant un ensemble architectural terminé en forme de banc. 

 

Actuellement l’œuvre orne le Madison Square Garden. Elle garde toute sa modernité, l’ensemble statue et socle formant un espace que les promeneurs new-yorkais utilisent volontiers pour se reposer ou lire. Ainsi le public devient un acteur qui perpétue le monument vivant.

 

LE MEMORIAL DU COLONEL SHAW

10C DétailsEn 1884, Augustus Saint-Gaudens fut choisi parmi d’autres grands sculpteurs afin de réaliser une grande œuvre en l’honneur d’un bataillon unique durant la guerre de Sécession : un bataillon composé de soldats noirs commandés par un gradé blanc. Le régiment quitta Boston en mai 1863 combattre dans le Sud où il fut décimé avec le colonel deux mois plus tard.

 

Augustus mit 14 ans à réaliser l’œuvre. Dessins, plâtres, réflexions et modifications accompagnèrent cette gestation. Le résultat est stupéfiant de vie, d’intensité et de présence des figures, hommes et chevaux, tant le relief et l’harmonie des lignes suggèrent le mouvement d’un bataillon en marche.

 

LA PROPRIETE DE CORNISH

En 1884 Augustus reçoit la commande pour une statue de Lincoln. Il s’y mettra en 1885 lorsqu’il aménage à Cornish qui est d’abord une location d’une ancienne auberge. Pour faire face à toutes les commandes en cours, l’artiste fait venir auprès de lui son frère Louis, et deux assistants. C’est le début de ce qui deviendra un haut lieu américain de formation artistique. Pour le moment, les Saint-Gaudens n’y séjournent que l’été.

 

Quatre ans plus tard, le couple achète la propriété et la baptise « Saint-Gaudens ». La maison restaurée s’appellera "Aspet". Augustus place ici le souvenir vivant de ses origines pyrénéennes françaises. La similitude géographique entre le mont Cagire près d’Aspet et le mont Ascutney près de Cornish est frappante.

 

proprietDès le premier été, une colonie d’artistes pour la plupart new-yorkais ayant étudié ou visité Paris, se retrouve dans la propriété qui ne tarde pas à devenir également un lieu de formation pour de jeunes artistes. Un grand atelier toujours existant et devenu un musée, est édifié. Ce premier atelier sera détruit en 1904 par un incendie. Il sera reconstruit plus vaste et mieux adapté au développement des activités en ce lieu.

 

Dans tout le village séjournent des artistes peintres, sculpteurs, écrivains, musiciens, architectes. Beaucoup participent à la préparation de l’exposition de Chicago prévue en 1893. Ce sera un succès .

Augustus fait entièrement réaménager la propriété, créant même une piscine ce qui est nouveau à l’époque. Il y séjournera définitivement en 1900.

 

 LE MEMORIAL ADAMS

En 1892, Augustus avait terminé le Mémorial Adams commandé par  Henry Adams un célèbre historien, en mémoire de sa jeune épouse suicidée.

 

3D Face à sculpture, des bancs en marbre roseCe fût l’inspiratrice et maîtresse d’Augustus, Davida Clark dont il aura un fils,  qui servit de modèle. Cette œuvre fut considérée comme une des plus grandes et émouvantes sculptures américaines. Massive, elle repose sur un socle en granit rouge. Un vêtement ample et inspiré recouvre le corps en profonde méditation. On ressent une sensation de calme, de repos et de majesté face à cette réalisation imposante. White réalisa des bancs en face, en marbre rose de forme hexagonale qui enveloppent la sculpture, la magnifient, et permettent là aussi au promeneur de trouver une place dans cet ensemble. De plus, l’inspiration de l’artiste reflète une synthèse moderne entre l’influence de Michel-Ange et l’approche bouddhiste, thème cher au commanditaire.

 

LE MONUMENT AU GENERAL SHERMAN

En 1892, l’artiste en pleine gloire reçoit une autre commande d’état importante : un monument à la gloire du 12E Sherman,Général Sherman. Celui-ci vient de décéder. Augustus avait déjà rencontré le Général de son vivant, en 1886, il en avait alors fait un buste.

 

Il utilisa sa connaissance du sujet pour le représenter majestueux sur son cheval, précédé d’un personnage allégorique représentant la victoire.

 

Le Président Théodore Roosevelt écrivait à Augustus Saint-Gaudens : « Votre Sherman est la plus extraordinaire statue d’officier que l’on a jamais vu. La faire précéder comme vous l’avez fait d’un personnage allégorique ne pouvait aboutir qu’à un échec grotesque ou conduire au sommet de l’art. Par trois fois il vous a été donné d’atteindre les sommets de l’art sculptural… »

 

LINCOLN DEBOUT

lincoln deboutAbraham Lincoln fut le seizième président des Etats-Unis. Il fut assassiné en 1865 à la fin de la guerre de Sécession. Augustus l’avait vu en 1860 défiler : le Président se tenait debout dans la voiture, la tête un peu baissée dans une attitude humble et  contemplative face au peuple. Augustus avait été très impressionné. Il reprit cette attitude empreinte de dignité et de confiance, pour réaliser son immense sculpture qui se trouve à Chicago.

 

L’artiste mit quatorze ans pour réaliser cette statue magnifique et intemporelle.

 

LA REUSSITE DE 1893 A 1900

timbreDans cette période, l’artiste confirme sa notoriété en Amérique et en Europe. Il est de toutes les manifestations artistiques, il crée, il forme aussi des élèves dans son atelier-maison de Cornish.

 

En 1893 a lieu une grande exposition à Chicago, rassemblant quelques cinquante artistes. Augustus est chargé de coordonner l’ensemble. Il fait un discours : « Vous rendez-vous compte qu’il s’agit du plus grand rassemblement d’artistes depuis le quinzième siècle ! ».

Pour la sculpture Augustus joue le rôle de conseiller et fonde avec d’autres la National Sculpture Society. 

 

CREATIONS DIVERSES : bas-reliefs et bustes

Dans ses œuvres l’artiste cherche à représenter le visible et l’invisible. Il cherche à exprimer la force et l’élégance, la force et le style, visant à symboliser les formes. Il enseigne avec rigueur et humanité à ses étudiants, cherchant à « supprimer l’inutile », à s’exprimer de «  façon simple et primitive. » L’exigence était que le réalisme soit toujours contrebalancé par l’ imagination et la poésie. Son œuvre dégage une profonde humanité.

 

James E. Fraser, un de ses principaux collaborateurs fit ainsi son éloge : « Le travail pour Saint-Gaudens commençait par une conception psychologique et émotionnelle plutôt que visuelle. L’idée complète ne venait qu’effort après effort, perspectives après perspectives, progrès après progrès ».

 

L’importance de ses réalisations et les pratiques de l’époque exigeaient une équipe artistique et technique importante autour de lui dans chacun de ses ateliers à Cornish, à New-York, à Paris… Il utilisait volontiers les ateliers de fonderie français qu’il estimait plus performants que les américains. Il créait aussi bien des œuvres gigantesques nécessitant une lourde logistique pour les installer ou les déplacer, que des bustes dont les siens et ceux de ses proches, des médailles, des  bas-reliefs petits ou grands.

 

Augustus Saint-Gaudens réalisa, en trente ans de carrière, plus de deux cent commandes, dont quatre vingt bas-reliefs de personnages.

 

Schiff.jpgParmi ceux-ci notons celui qui représente les enfants Schiff, réalisé en 1884 : Mortimer Léo et Frieda Fanny Schiff, le frère et la sœur en compagnie de leur chien. Une étrange tendresse et nostalgie se dégagent de cette œuvre magnifique.

 

D’autres bas-reliefs sont connus : ceux de la famille Vanderbilt, mari, femme et enfants. Le beau portrait de Bessie Smith White l’épouse de l’architecte, celui de Louise Miller Howland, épouse d’un homme politique new-yorkais, celui de Violet Sargent sœur du célèbre peintre, et celui d’Augusta Homer Saint-Gaudens la propre épouse de l’artiste.

 

LA DIANE

2B DianeCette statue connut plusieurs versions et fut l’objet d’un débat public sur le nu dans l’art. Elle représente une jeune femme nue, fine et élancée dont le modèle fut Davida J. Clark sa maîtresse. La statue devait à l’origine servir de girouette à un nouvel immeuble audacieux de l’époque, un gratte-ciel dans New-York, «  le Madison Square Garden » conçu par Stanford White. Haute de 5m50, la statue était en cuivre dorée. Elle fut inaugurée en grande pompe en octobre 1891, mais elle s’avéra trop volumineuse pour la tour. L’année suivante elle fut envoyée à Chicago où elle fut exposée au sommet de l’édifice de l’Agriculture au cours de l’Exposition.

 

Augustus reprit une autre réalisation plus petite et plus fine de l’œuvre. Ce sera la deuxième version, celle qui a été reproduite dans plusieurs lieux, figure emblématique de l’œuvre d’Augustus Saint-Gaudens.

 

Lorsque le Métropolitan Muséum a réalisé une rétrospective du sculpteur en 2009, la Diane trônait au milieu de la grande salle en verrière, magnifique figure féminine nue et pudique à la fois, pleine de force et de grâce, sur la pointe des pieds.

 

ASPET EN FRANCE

En 1897, l’artiste est au faîte de sa gloire dans son pays alors qu’il demeure mal connu en Europe. Est-ce pour cette raison qu’il décide d’un voyage en France ? Est-ce par nostalgie de ses origines ? Il parle dans ses souvenirs de ses états de dépression :  « J’avais un tel cafard que j’ai ressenti, pour la deuxième fois de ma vie, une absence totale d’ambition, un dégoût pour toutes les choses qui me tenaient à cœur, un désir d’en finir avec la vie… » En France depuis quelques mois à Paris, l’artiste décide en octobre de se rendre pour la première fois dans la région natale de son père. Celui-ci est mort 9 ans auparavant, et Augustus commence à s’intéresser à son passé. Il demande à un ami de jeunesse aux Beaux Arts de l’accompagner : Alfred Garnier, un émailleur de renom dont les grands musées achètent les œuvres.

 

L’arrivée à Aspet en Comminges dans les Pyrénées centrales bouleverse Augustus. Il écrit : "l m’est impossible de décrire mon émotion quand je suis arrivé au village dont mon père parlait si souvent, et que j’ai vu mon nom au dessus d’une porte au bout d’une petite rue étroite où un de mes cousins avait une cordonnerie et faisait aussi le commerce du vin. C’est une étrange sensation de se trouver en pays de connaissance dans un endroit où l’on n’était jamais venu avant.». Des années après sa mort, le fils découvre que le père avait raison de lui décrire la beauté de sa région natale. L’artiste fait la connaissance de ses cousins Hector et Louis Saint-Gaudens, cordonnier et facteur. Il passe des moments merveilleux dans le village où il écoute les souvenirs et amasse photos et dessins. Il se rend également à Salies-du-Salat, deuxième lieu de résidence de ses parents. Augustus ne reviendra jamais dans la région, mais son épouse Augusta la visitera en 1909.

 

Revigoré et rajeuni, Augustus continue son voyage jusqu’à Rome. Puis Naples, Pompéi et la côte amalfitaine avant de revenir à Paris.

 

Pendant deux ans, l’artiste prépare ses œuvres pour l’exposition universelle de 1900. Il y présentera le Sherman, le haut-relief du Colonel Shaw, le Puritain et Amor Caritas.

 

AMOR CARITAS

amor.jpgI9 Amor Caritas [Ange de la Charité]l s’agit d’une œuvre débutée en 1885, et destinée à orner une tombe dans la famille Morgan. Une femme-ange dans un fin drapé, tient majestueusement une stèle à bout de bras au dessus de sa tête. Le visage est noble et beau. Le thème fut repris et transformé par l’artiste pour créer un bas-relief ornemental. La critique française salua cette œuvre symbole du mouvement de la Renaissance américaine. La touche élégante du drapé et le naturalisme des passiflores sur le vêtement et dans les cheveux, le symbolisme poétique de beau visage grave et délicat, les inscriptions Amor et Caritas rappellent la Renaissance italienne. Il annonce l’Art Nouveau qui éclos peu après. Il inspira poètes et peintres. Ce bas relief est considéré comme une œuvre majeure du sculpteur.

 

Elle a été achetée par l’Etat français pour le musée du Luxembourg. Augustus Saint-Gaudens, très honoré par cette marque d’estime, va rembourser la somme pour faire don de son œuvre à la France. Actuellement, cette œuvre très émouvante appartient au Musée d’Orsay.

 

MEDAILLES

Augustus Saint-Gaudens fut un grand médailler, lui qui avait appris jeune l’art des camées.

medaille.jpgIl créa pour l’état nombre de médailles commémoratives, telles celles pour une exposition consacrée à Christophe Colomb, celles consacrées au centenaire de l’investiture de George Washington, puis l’investiture de Théodore Roosevelt. Celui-ci demande son concours à Augustus par admiration des réalisations de l’artiste et au nom de l’amitié qui les liait.

 

Remarquable fut la plaque originale crée à la suite de la fête à thème mythologique préparée par  «  La colonie de Cornish » afin d’honorer l’artiste déjà malade à la suite d’une opération du cancer du colon en 1900. La troupe composée de soixante dix hommes et femmes avait préparé une pièce de théâtre, puis un souper aux chandelles dans l’atelier nouvellement reconstruit où Augustus et Augusta Saint-Gaudens furent conduits en char décoré de fleurs. Ceci vingt ans après leur installation à Cornish. En souvenir de cette journée si émouvante et chaleureuse, Augustus créa un grand relief en bronze intitulé «  Mascarade de la Coupe d’Or », qui fut ensuite reproduit en petite dimension et vendu en plusieurs exemplaires.

 

LES PIECES EN OR DE DIX ET VINGT DOLLARD DES Etats-Unis

14A Le 20 dollars Liberty de Saint-GaudensThéodore Roosevelt Président des Etats-Unis demanda à son ami Augustus Saint-Gaudens de créer de nouvelles maquettes pour la monnaie en or du pays, en s’inspirant de la beauté de la Grèce Antique. L’Hôtel de la Monnaie n’y était pas très favorable, car Augustus exigeait une frappe avec du relief pour les motifs : une liberté en marche d’un côté, et un aigle en vol de l’autre. Après maints essais, seulement 6000 pièces furent frappées sur ordre du Président. Après la mort d’Augustus, les pièces furent retouchées afin de présenter moins de relief et de pouvoir mieux s’empiler et se commercialiser. Les 6000 premières sont devenues des pièces de collection.

 

 uspatterns_1626_2273088.jpgPour les pièces de 10 dollard en or, le Président Roosevelt proposa à l’artiste de remplacer le traditionnel bonnet phrygien par une coiffe amérindienne à plumes.

 

Avant que Saint-Gaudens ne meure en août 1907, Roosevelt demanda à l’Hôtel des Monnaies de commencer la frappe des pièces à partir du modèle final approuvé par Augustus Saint-Gaudens : aigle de profil d’un côté, et tête amérindienne à plume de l’autre.

 

Ces pièces sont les dernières créations publiques de commande réalisées par l’artiste qui décède le 3 août 1907.

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26 janvier 2011 3 26 /01 /janvier /2011 17:27
OEUVRES.jpg

Clic sur l''album photos miniature pour l'ouvrir en plein écran. Echap pour sortir de l'album.

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25 janvier 2011 2 25 /01 /janvier /2011 18:01

         numis_SG.jpgT_roosevelt.jpg

Une série de 10 et 20 dollars américains, tel fut le résultat d’un dîner à la Maison-Blanche entre le président Théodore Roosevelt (1901-1909) et le célèbre sculpteur Augustus Saint-Gaudens.

 Saint-Gaudens accepta le défi et créa d’abord une pièce de 20 dollars.

 Au droit de cette pièce se dresse en pied une figure de la Liberté de face se détachant sur un soleil levant avec en arrière-plan le Capitole. Au-dessus de sa tête est inscrit le mot LIBERTY. Vêtue d’un peplos flottant, elle tient dans sa main droite une torche et dans sa main gauche une branche d’olivier. Son pied repose sur un affleurement du rocher. Le bord de la pièce est entouré de 46 étoiles à 5 branches. Dans le champ, à droite de la figure, on lit la date, en chiffres romains (MCMVII) au-dessous de laquelle se trouvent les initiales du graveur, ASG. Au revers, un aigle vole dans les rayons d’un soleil qui apparaît au bas de la pièce. A la partie supérieure, figure, en 2lignes, UNITED STATES OF AMERICA – TWENTY DOLLARS.
14A Le 20 dollars Liberty de Saint-Gaudens  

 Vingt-deux exemplaires d’essai furent frappés en très haut relief, ce qui nécessita neuf fois l’emploi du coin; deux d’entre eux furent refondus. Deux des exemplaires restants sont conservés dans la collection de la Société Américaine de Numismatique. Le Smithonian Institution et le Theodore Roosevelt Museum en possèdent chacun un exemplaire. Plus tard, en 1907, 11 250 pièces furent frappées avec des coins de plus faible relief et furent mises en circulation. Elles portent sur la tranche les mots E PLURIBUS UNUM. Au revers, 13 rayons seulement sortent du soleil, alors qu’il y en a 14 sur les essais.

 

 Ces pièces connurent cinq émissions. Elles furent acceptées favorablement, mais les banquiers et les hommes d’affaires se plaignirent : elles étaient difficiles à empiler. Pour répondre à ces reproches, ainsi qu’à ceux de la Monnaie qui trouvait ces pièces d’une frappe incommode, on prépara de nouveaux coins pour des pièces de 20 dollars millésimées en chiffres arabes et dont le relief était beaucoup moins saillant. Elles furent émises vers la fin de 1907 et au cours des années suivantes.

 

Le président Roosevelt considérait qu’il était blasphématoire de faire figurer le nom de Dieu sur une pièce de monnaie; aussi les premières émissions dessinées par Saint-Gaudens parurent-elles sans la devise IN GOD WE TRUST qui se trouvait sur toutes les pièces d’or de 5, 10 et 20 dollars fabriquées depuis 1866 jusqu’en 1907, sans exception. C’est le sentiment religieux engendré chez les Américains par la guerre de Sécession (1861-1865) qui guida le choix de cette devise.

 

A l’époque de Théodore Roosevelt, le public, apparemment, s’était habitué à la voir figurer sur les monnaies, car les protestations affluèrent au Congrès, amenant celui-ci à décider, par la loi du 18 mai 1908, que toutes les pièces d’or et d’argent devraient la porter. Pour se conformer à la loi, Roosevelt décréta que la légende serait reprise sur les nouvelles pièces : effectivement, au cours de l’année 1908, elle fut ajoutée au revers de la pièce, au-dessus du soleil.

      Source : http://www.loretlargent.info/guides/les-pieces-dor-americaines-le-20-dollars-liberty-de-saint-gaudens/

La pièce de 20$ or de 1933, gravée par Augustus Saint-Gaudens,
reste depuis 10 ans la pièce qui a atteint le plus haut prix jamais payé
pour une monnaie de collection : 7,6 millions de dollars. 

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31 décembre 2010 5 31 /12 /décembre /2010 08:46
Influences

Jean-Baptis vignetDans un des rares discours qui soient restés de lui, Augustus Saint¬Gaudens rend un hommage vibrant à la France: «Je sais que j'exprime le sentiment de la majorité de mes confrères, aussi bien des peintres que des architectes, en disant que nous éprouvons pour la France la plus profonde reconnaissance pour l'instruction qu'elle nous a si généreusement dispensée dans ses Académies et ses Écoles des beaux arts. Son hospitalité a été sans bornes et son enseignement nous a toujours éclairés et inspirés, sous les maîtres d'aujourd'hui :

Barrias, Dubois, Falguière, Frémiet (sic), Mercié, Rodin, comme avec la glorieuse phalange d'autrefois: Jean Goujon, Germain Pilon, Houdon, David d’Angers, Rude, Barye (...).

Eh bien, que nous soyons semblables au vigoureux adolescent qui sent sa force, au moment où il s'éloigne de sa mère pour faire ses premiers pas dans le monde, néanmoins nous honorons et nous chérissons comme lui notre alma mater et nous éprouvons pour elle des sentiments d'amour, de respect et de gratitude. »

 Les affinités esthétiques de l’Américain étaient inscrites dans une certaine idée d'un «grand style» français. Les noms de Paul Dubois et d’Antonin Mercié, principaux représentants du mouvement néo florentin, sont spontanément cités par Augustus Saint¬Gaudens lorsqu'il veut louer la sculpture française de son temps.

Un des fils conducteurs du langage plastique d’Augustus Saint Gaudens demeure son admiration jamais démentie pour la sculpture de la première Renaissance florentine. Ce goût, nourri par l'étude des moulages lors de son passage à l'École des beaux arts, ne peut être compris sans souligner les liens amicaux et admiratifs noués avec les néo florentins.  À Rome, où il s'est installé pour fuir la guerre de 1870, il étudie autant l’Antiquité omniprésente que les sculptures de la Renaissance et noue des liens avec Antonin Mercié.

Jean-BaptisteVers 1875, pendus aux murs de l'atelier new yorkais de Saint Gaudens, on remarque surtout, parmi les inévitables plâtres d'après l'antique, des moulages de Della Robbia ou Donatello . Son admiration du schiacciato donatellien fut à l'origine des portraits en bas relief qui firent une partie de sa réputation

L'Exposition universelle de 1867, un des buts avoués de son séjour à Paris, le mit en contact avec l'œuvre de l'artiste auquel il voua toute sa vie une grande admiration : Paul Dubois.

Saint Gaudens eut toujours des commentaires enthousiastes à son égard, mais il ne le rencontra vraiment qu'en 1897, au cours de son dernier séjour à Paris «Parmi les autres personnalités que je fus amené à connaître à cette époque, mon souvenir le plus vif va à Paul Dubois et Auguste Rodin. Paul Dubois tenait la plus haute place dans mon estime parmi n'importe quel autre. ». Tout est dit, et le mot est lâché: le style et les liens tissés entre les deux œuvres  s'affirment au cours des années. À l'Exposition universelle de 1867, Saint Gaudens avait pu admirer plusieurs sculptures de Dubois : Narcisse, chanteur florentin du XVe siècle et surtout Saint Jean-Baptiste enfant. Œuvre qui lui laissa une forte impression: « La première de ses sculptures dont je me souvienne est le petit Saint Jean Baptiste, qui me sembla extraordinaire» .

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30 décembre 2010 4 30 /12 /décembre /2010 08:50
Collaboration et innovation
 5B New York, Madison Square Park, Le monument à Farragut. Statue 2,51m, socle 2,54m. Madison Square Park, New-York. Saint-Gaudens collabore avec les architectes de la Renaissance américaine tel Sanfordd White pour cette commande (socle).

Une grande partie de l'œuvre d’Augustus Saint-Gaudens atteste l'importance accordée au travail collectif dans la réalisation de ses sculptures monumentales. L'organisation de son atelier a toujours fait la place à au moins un assistant venu l'aider sur un projet donné, voire à une équipe entière de sculpteurs chargés de donner forme aux idées du maître.

 

De même, la plupart des oeuvres publiques de Saint-Gaudens ont donné lieu à une collaboration avec un architecte qui supervisait la conception et l'exécution du piédestal, et participait quelquefois à la création d'un

environnement spécialement étudié pour la contemplation de l'oeuvre offerte aux regards du public.

 

La formation que Saint-Gaudens a reçue durant son apprentissage de graveur de camées à New York, puis dans sa période d'études à la Cooper Union, ne l'avait sans doute pas préparé à adopter l'optique d'ensemble que l'on encourage à l'École des beaux-arts, à Paris. Malgré le cloisonnement des disciplines au sein de l'École, les élèves d'architecture s'habituent à envisager les places et les façades d'édifices publics en relation avec les ornements sculptés qu'elles doivent recevoir. Inversement, les élèves des classes de sculpture apprennent incorporer les éléments architecturaux, tels que les piédestaux et les socles, dans leurs projets de monuments. Cette approche globale de la création plastique est encore renforcée par le regroupement des élèves dans des ateliers placés sous la direction de maîtres peintres, sculpteurs ou architectes.

 

Quand un maître travaille à titre personnel à une commande de grande envergure, il peut parfois associer ses élèves les plus expérimentés à la réalisation ou à la finition de l'oeuvre.

 

C'est incontestablement à Paris, où les échanges artistiques entre architectes et sculpteurs constituent l'un des axes essentiels de la pédagogie des Beaux-Arts, que Saint-Gaudens commence à s'attacher à la notion de travail collectif. Comme il appartient à une communauté toujours plus nombreuse de jeunes étudiants et artistes améri­cains à Paris, et plus tard à Rome, il subit aussi l'influence de l'esprit de solidarité qui règne parmi ses compatriotes venus étudier ou simplement voyager dans un pays étranger.

 

Beaucoup de ses liens d'amitié tissés en Europe se transformeront en relations personnelles et professionnelles durables. Les relations de camaraderie sont stimulées par la synergie des communautés d'artistes et d'artisans tendues vers un même résultat. 

 

Au fil des ans, Saint-Gaudens va collaborer avec plusieurs architectes américains réputés :

  •  

    2A Mémorial Shaw

    Mémorial Shaw 1884-1897, 3,35 x 4,27 m Common de Boston. En 1884, Saint-Gaudens reçoit la commande du Mémorial au Colonel Shaw grâce au soutien de l'architecte Henry Hobson Richardson. Mais la mort de ce dernier en 1886 amena les architectes Charles McKim et Stanford White à reprendre le projet pour l'installation du haut-relief.

    Henry Hobson Richardson
    (1836-1886),
  •   
  • Stanford White
    (1853-1906),
  •  
  • Richard Morris Hunt
    (1827-1895),
  •  
  • Charles Follen McKim
    (1847-1909),
  •  
  • George Flechter Babb
    (1843-1916),
  •  
  • Charles Adams Platt
    (1861-1933)
  •  
  • Henry Bacon
    (1866-1924).
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29 décembre 2010 3 29 /12 /décembre /2010 08:53

Augustus Saint Gaudens 55 ansEn octobre 1897, Saint-Gaudens décide d'aller pour la première fois à Aspet, village natal de son père. Maintenant, à cinquante ans, Saint-Gaudens se montre plus enclin à se pencher sur son passé. Son père est mort neuf ans auparavant et il éprouve une certaine curiosité à l'égard de ses origines. Il demande à son vieil ami et compagnon des randonnées de jeunesse, Alfred Garnier, de venir avec lui. Garnier, son ancien condisciple à l'École des beaux-arts, est à présent un émailleur renommé dont les grands musés achètent les oeuvres.

 

Le village d'Aspet est situé sur les contreforts pyrénéens, à une trentaine de kilomètres de la frontière espagnole, tout proche de la ville de Saint-Gaudens d’où vient le patronyme de l'artiste. Les parents de son père avaient déménagé après sa naissance, quittant Aspet pour la bourgade voisine de Salies-du-Salat.

 

Le voyage bouleverse Saint-Gaudens :

«Il m'est impossible de décrire mon émotion quand je suis arrivé au village dont mon père parlait si souvent, et que j'ai vu mon nom au-dessus d'une porte au bout d'une petite rue étroite où un de mes cousins avait une cordonnerie et faisait aussi le commerce du vin. C'est une étrange sensation de se trouver en pays de connaissance dans un endroit où l'on n'était jamais venu avant.»

 

Bernard Saint-Gaudens se plaisait à dire qu'il venait d'un beau pays, mais son fils Augustus ne le croyait pas sur parole.

«Et là, des années après sa mort, je découvrais qu'il avait dit la pure vérité.»

 

plaque.gifÀ Aspet, le sculpteur fait la connaissance de ses cousins Hector et Louis Saint-Gaudens, respectivement cordonnier et facteur. Il passe des moments merveilleux dans ce village où son retour fait revivre le souvenir des bonnes histoires et de l'humour gaulois de son père.

 

Saint-Gaudens écoute attentivement les témoignages et amasse les photos souvenirs : la maison familiale à Salies-du-Salat, où il marque d'une croix la fenêtre de la chambre de son père ; lui-même posant devant la maison d’Aspet où son père est né; lui et Hector devant le coteau où son père jouait dans son enfance...  Toutes ces photographies sont soigneusement légendées dans les marges. Saint-Gaudens ne retournera pas à Aspet, mais sa femme s'y rendra en 1909.

 

monum1Cependant, on n'oubliait pas Augustus Saint-Gaudens dans la patrie de son père. En 1932, sur une initiative franco-américaine, un monument fut érigé en son honneur dans la ville de Saint-Gaudens.
Le groupe sculpté représentait des personnages allégoriques, incarnant la France et les États-Unis, qui posaient une couronne de laurier sur la tête du sculpteur. Le buste et les personnages en bronze ont disparu pendant la guerre, mais le socle est toujours là avec son inscription.
Un «comité de soutien franco-américain», constitué dans les années vingt, entreprit de recueillir les fonds nécessaires pour financer la réalisation d'un monument. En 1931, le gouvernement américain fit un don de 4000 dollars. Le monument, érigé à Saint-Gaudens, fut inauguré le 11 septembre 1932. Le sculpteur breton Pierre Feitu, un ancien ami de Saint-Gaudens, l'avait réalisé en collaboration avec l'architecte Louis Longfosse.
monument2La statue en bronze, déboulonnée en 1942, faisait partie des nombreuses oeuvres que les occupants ont fondues pour en récupérer le bronze. Le buste et les personnages en bronze ont disparu pendant la guerre, mais le socle est toujours là avec son inscription.
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Présentation

  • : augustussaintgaudens-france-amerique.org
  • : Association loi 1901, créée dans le but de faire connaître l'oeuvre d'Augustus Saint-Gaudens et de développer des liens avec les familles pyrénéennes ayant migré sur le continent américain.
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